Peuples du monde : Les survivants d’Ébola
En mars 2014, la nouvelle de l’apparition du virus Ébola dans le nord de la Guinée a surpris le monde entier, car Ébola n’avait jamais été identifié dans cette région auparavant. Le nombre de personnes touchées par le virus a rapidement augmenté au fur et à mesure qu’il s’est étendu aux pays voisins, le Libéria et la Sierra Léone.
En 2016, alors que l’épidémie touche à sa fin, l’OMS rapporte que 28 616 Ouest-Africains ont été infectés par le virus Ébola et que plus de 11 000 ont péri. Cependant, on pense que les statistiques officielles sous-estiment le nombre de personnes victimes de la maladie.
Le calvaire des survivants ne s’est pas arrêté lorsqu’ils quittaient le centre de traitement. Aujourd’hui, de nombreuses personnes souffrent de problèmes de santé continus : surdité, cécité partielle, articulations enflées, stress et dépression post-traumatiques. Certains ont perdu leur famille entière et ressentent, en plus de leur deuil, une certaine culpabilité d’être encore en vie. Pour des raisons physiques et émotionnelles, beaucoup n’ont pas été en mesure de reprendre leurs anciennes activités ou emplois. Des enfants ont été laissés sans parents.
Bien qu’ils ne portent plus le virus Ébola, les survivants ont été stigmatisés et rejetés. Lorsqu’ils sont retournés chez eux, encore affaiblis par leur longue maladie, ils se sont souvent retrouvés enfermés et leurs affaires avaient été brûlées. Certains ont été renvoyés par leur propre conjoint, par peur que le virus ne se cache encore dans leur corps. D’autres ont été accusés d’avoir tué leur famille ou voisins par de la sorcellerie. Lorsqu’une réapparition du virus se produit sans source apparente, la peur des survivants refait surface. Par conséquent, beaucoup ont dû s’installer dans de nouvelles communautés, où ils peuvent cacher leur statut de survivant d’Ébola.
Pire encore, les survivants d’Ébola ne sont pas les bienvenus partout lorsqu’ils ont besoin d’un traitement médical. Mais l’hôpital ELWA à Monrovia au Libéria est un établissement qui fournit des soins sanitaires gratuits aux survivants, leur assurant ainsi qu’ils ne seront pas refoulés.
Récemment, une infirmière a raconté l’histoire d’une survivante d’Ébola enceinte qui est venue à l’hôpital ELWA souffrant du paludisme. Elle avait commencé un traitement intraveineux dans un autre établissement, mais est partie lorsque son corps a mal réagi au traitement. À cause de son statut de survivante, elle avait été forcée de se coucher à même le sol et avait été délaissée lorsqu’elle a fait une réaction au traitement. Depuis ce moment-là, elle n’a plus senti son bébé bouger.
Lorsque le médecin d’ELWA a entendu parler des inquiétudes de cette femme au sujet de son bébé à naître, il a amené l’appareil à ultrasons portable à son chevet. Il lui a montré à l’écran que son bébé bougeait, et lui a montré son cœur qui battait. Pourtant, elle était encore anxieuse car elle ne ressentait aucun mouvement par elle-même. Une infirmière l’a alors connectée à un moniteur cardiaque fœtal et lui a expliqué quels signes de santé pouvaient y être vus. La femme a souri pour la première fois depuis son arrivée, rassurée et en paix.
Servir les survivants d’Ebola est une opportunité pour l’Église d’être semblable à Jésus, de toucher les intouchables et d’accepter ceux qui ont été rejetés. L’Église Évangélique du Libéria a fourni de la nourriture et une aide aux familles des survivants. Grâce au ministère de guérison de traumatismes dans des ateliers lancés par SIM et mis en œuvre par des Églises libériennes, beaucoup de survivants ont trouvé la guérison de leur chagrin par le St-Esprit, un espoir dans l’amour du Père céleste, et l’acceptation dans le corps de Christ.
Demandez à Dieu de :
- restaurer la santé physique et émotionnelle des survivants d’Ébola
- enlever le stigmate social laissé par Ébola et inspirer son peuple à tendre la main aux survivants d’Ébola dans leur communauté
- consoler ceux qui continuent à porter le deuil d’un membre de leur famille emporté par la maladie.