Un nouveau défi
Nous avons encore besoin de pionniers ! Comment les églises répondront-elles à l’égard de parties de l’Afrique du Nord sans témoins de l’Évangile ?
SIM a fait ses premiers pas avec des « Paul » qui ont voyagé en remontant les rivières au-delà de l’infuence des missions bien établies, dans le but d’atteindre ceux qui n’avaient jamais entendu le message de l’Évangile. Pendant les décennies qui ont suivi, des « Timothée » ont fdèlement servi des églises en croissance, jusqu’à ce qu’elles deviennent bien établies. Aujourd’hui, nous récoltons les fruits de la troisième catégorie de serviteurs, des personnes qui œuvrent en partenariat avec ces églises qui, à leur tour, envoient maintenant leurs membres dans d’autres cultures.
A l’heure actuelle, Dieu est en train de renouveler la vision spécifque de SIM à l’égard de ceux qui vivent et meurent sans avoir entendu l’Évangile. Cette vision nous amène à concentrer notre attention sur les groupes de gens et les communautés qui ont peu d’accès à l’Évangile et crée en nous une passion certaine pour de nouvelles initiatives. Par conséquent, nous voyons le besoin grandissant d’aider à envoyer d’autres Paul pour participer à la création de nouvelles églises et des Timothée qui collaboreront à leur développement.
L’Afrique du Nord a besoin de pionniers et de serviteurs fdèles. Prenez en considération ces chiffres : en Afrique du Nord, on trouve 564 groupes totalisant 199 millions de personnes dont peu ont eu une réponse positive à l’Évangile. Cela signife que l’église comprend moins de 2 % de la population dans chacun de ces groupes. De plus, 351 groupes atteignant 25 millions de personnes n’ont pas reçu le message de l’Évangile et n’ont aucun témoin de JésusChrist à long terme parmi eux.
Nous voulons voir le Seigneur entamer une œuvre auprès de ceux qui ne connaissent pas Jésus
Nous venons de voir la réponse des gens par rapport à l’Évangile. Maintenant, si nous considérons l’attitude de l’Église par rapport à ces peuples, nous voyons l’urgence d’une implication accrue de l’Église en Afrique du Nord ! Combien de Paul et de Timothée sont nécessaires dans cette région où 89 % des peuples ont une si faible présence chrétienne et 77 % de ces groupes sont totalement sans témoignage de l’Évangile ? Comment SIM peut-elle se joindre aux autres et par où commencer dans une région si vaste ?
Le Seigneur a dit à Moïse : « Envoie quelques hommes pour explorer le pays de Canaan que je donne maintenant aux Israélites. » (Nombres 13.1). Nous avons exploré plusieurs régions de l’Afrique du Nord, prêtant attention aux besoins des églises locales et des organisations internationales, tout en priant le Seigneur de nous guider alors que nous avançons dans ce sens. Cette démarche nous a conduits à nous concentrer sur trois régions.
La première région est celle du Sahel / Sahara dont fait partie le Niger, où SIM Niger est actuellement en train de recruter des stagiaires pour une œuvre dans le désert par l’intermédiaire d’un programme de formation sur place d’une durée de deux ans appelé TIMO.
La deuxième région est dans un pays d’Afrique du Nord où l’on établit des liens avec les églises locales, en vue de développer des formations théologiques et missiologiques, dans le but d’accroître leur ministère, en sorte qu’ils envoient des serviteurs dans le reste de l’Afrique du Nord.
La troisième région se trouve dans un autre pays d’Afrique du Nord où, il y a plusieurs années, Dieu a donné à une famille de SIM la vision d’un ministère. Cette histoire mérite d’être racontée.
Touchant le désert depuis le cœur de la ville
En 2007, « Jean et Solène » se sont rendus compte qu’après deux décennies, il était temps pour eux de déplacer leur ministère de l’Afrique de l’Est en Afrique du Nord. Par un chaud après-midi, alors que Jean et moi étions assis sans bouger sous un ventilateur, il m’a fait part de son rêve concernant le ministère et la vie en Afrique du Nord.
Jean avait rarement eu l’occasion d’utiliser ses dons artistiques mais maintenant, il s’imaginait bien gérer une galerie d’art, à l’intérieur de la médina (vieille ville entourée de remparts). Jean envisageait d’avoir un atelier avec une perspective missionnaire où les gens pourraient venir apprendre à peindre, se faire des amis et faire la connaissance de Jésus. Il imaginait sa famille vivant au-dessus de cette galerie d’art. J’étais comme hypnotisé par ce que j’entendais.
Trois mois plus tard, Jean, Solène et leurs enfants ont réalisé leur rêve. Dieu a utilisé ses dons relationnels extraordinaires pour tisser des liens d’amitié avec des artisans que Jean rencontrait dans le bazar. Dans la prière, il a recherché des gens paisibles avec lesquels il pouvait développer des relations commerciales en les aidant à exporter leurs produits vers des marchés étrangers. Cela l’a amené à aller dans le désert où il a rencontré des membres de la famille d’un homme d’affaires faisant partie de ses amis. Jean avait toujours eu un cœur passionné pour les nomades et maintenant, ses affaires avaient le potentiel pour atteindre le désert à partir du cœur de la vieille ville.
En avril 2013, nous nous sommes rencontrés à nouveau. A ce moment-là, je me trouvais à mon nouveau poste de « Personne-ressource pour le ministère en Afrique du Nord ». Je pouvais voir que, même si le travail n’était pas facile, Jean et sa famille étaient soutenus par leur foi et leur confance en Dieu qui les dirigeait clairement. Jean m’a fait visiter le pays, me faisant part de sa vision au sujet de ce que SIM pouvait faire là-bas et me présentant à des partenaires potentiels pour le ministère. Tout semblait si merveilleux…
Quelques semaines plus tard, Jean a appris qu’il avait un cancer du pancréas. La famille s’est trouvée dans l’obligation de retourner immédiatement dans son pays d’origine. Ils étaient tous traumatisés, ainsi que tous ceux en Afrique du Nord avec qui ils avaient tissé des liens d’amitié. Six mois plus tard, Dieu a accueilli Jean au Paradis. Les funérailles ont été phénoménales : il était facile de voir que Dieu avait utilisé Jean d’une manière extraordinaire. Son témoignage de Jésus-Christ avait touché et transformé de nombreuses vies. Il n’est pas facile ni même possible de comprendre pourquoi Dieu a trouvé bon de rappeler Jean à Lui, alors que le ministère dans ce pays d’Afrique du Nord semblait dépendre tellement de Jean et de Solène.
Trois semaines avant son décès, j’avais eu besoin de contacter Jean une fois de plus par Skype. J’ai été choqué de voir son apparence émaciée. En cinq mois, il semblait avoir pris plus de 40 ans. Solène l’a aidé alors qu’il a pris le temps nécessaire pour s’installer confortablement. Après les salutations, j’ai dit : « Jean, tu as partagé avec moi ta grande vision pour ce pays. Voudrais-tu que je continue à réaliser ta vision ? »
Il a hésité en prenant des forces et a souri, disant : « Ce serait déraisonnable de ta part de ne pas le faire. » « Je vais saisir le bâton et prendre le relai, » ai-je répondu, en maîtrisant mes émotions. « Oh non, je tiens toujours le bâton ! » a-t-il insisté.
« Je te vois arriver dans le dernier tournant,» ai-je répliqué. « Je serai prêt. » J’ai pleuré tandis que nous avons prié et fait nos adieux.
Depuis ce moment-là, mon travail s’est principalement concentré sur ce pays d’Afrique du Nord. Nous avons maintenant des partenariats qui se développent avec quelques organisations et avec des affaires ayant une perspective missionnaire. Au début de cette année, trois familles sont arrivées pour servir à long terme. Il y a une cinquantaine de possibilités de ministères qui attendent d’être prises en charge par nos partenaires !
Nous avons besoin de trouver des Paul et des Timothée créatifs, de trouver du personnel qualifé et bien formé qui puisse travailler comme consultants pour développer des soins palliatifs pour les malades, pour les jeunes invalides et pour les personnes en danger. Nous recherchons des enseignants pour les écoles pour des enfants de missionnaires, ainsi qu’un plasticien et un vidéographe ainsi que des gens pour s’installer dans ce pays afn d’être formés en développement d’affaires avec une perspective missionnaire.
Dieu nous a appelés. C’est le moment d’y aller. Prions et mobilisons-nous pour cette grande occasion de ministère.
Nom de l’auteur dissimulé