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Cultiver la générosité

Kehinde Ojo

Que l’origine de la mission découle de l’Ancien Testament ou de la naissance de l’église primitive est discutable, mais acceptons que l’itinéraire et le ministère d’Élisée, décrits dans 2 Rois 4.8-17, correspondent au profil du missionnaire du XXIème siècle. La question qui se pose alors est celle-ci : À qui revient la responsabilité de prendre soin d’Élisée ? Sur qui Dieu peut-il compter pour pourvoir aux besoins des missionnaires ?

Les histoires d’Élie et d’Élisée nous suggèrent clairement qu’ils dépendaient de structures rendues possibles par Dieu pour voir leurs besoins satisfaits. Il est probable que, vu leurs nombreux exploits, les gens s’intéressaient davantage à ce qu’ils pouvaient recevoir de ces prophètes (missionnaires) qu’à ce qu’ils pouvaient faire pour les aider. Quand nous pensons aujourd’hui aux missionnaires, les stéréotypes abondent : on attend à ce que les missionnaires avec des affiliations à l’étranger apportent beaucoup d’argent afin de le « partager » avec les habitants du pays d’accueil. Les missionnaires nationaux sont parfois perçus comme des mendiants, et beaucoup d’églises ne sont pas très ouvertes à soutenir des missionnaires qui ne viennent pas de leur propre congrégation / dénomination.

La famille dans cette histoire ne correspond pas aux stéréotypes. La femme riche et sa famille ont pris l’initiative de mettre leurs ressources à la disposition d’Élisée en lui offrant un repas après un voyage fatigant. Recevoir des invités, ou pour dire mieux, des étrangers, à leur table semblait être tout à fait normal pour cette famille, à tel point que « non merci » n’était pas une réponse acceptable.

La dame l’a persuadé (l’a forcé de façon subtile) de manger (verset 8a) ! Génial ! Elle lui offrait son repas et elle n’était pas prête à accepter « non » en guise de réponse. Quel esprit généreux ! Élisée est rapidement devenu un invité régulier dans ce foyer, quand son itinéraire le lui permettait. Cette famille généreuse a construit pour lui une chambre d’hôte, utilisant librement leurs ressources pour aider un prophète itinérant. Leurs efforts constants lui ont fourni un séjour confortable.

Le ressourcement de la mission

Chaque église locale, peu importe où elle se trouve, a été dotée par Dieu de temps, de talents et de trésors afin de pourvoir aux besoins de missionnaires. Les responsables d’églises sont encouragés à s’ouvrir au Dieu missionnaire en acceptant toute personne qu’Il leur envoie. Le service qu’ils rendent est principalement à Dieu, au bénéfice du missionnaire et de son agence missionnaire.

La générosité de cette famille est née de leur bonne volonté et de la primauté qu’elle accordait au service. De quelle liberté remarquable ils jouissaient en donnant. De la même manière, des personnes, des familles et des églises doivent donner afin d’ajouter de la valeur plutôt que de se concentrer sur ce qu’elles recevront en retour. Il est important de noter que ce couple a pris l’initiative de donner, pas parce que quelqu’un le leur aurait demandé, mais parce qu’ils cherchaient toujours des occasions de faire une différence !

Tous peuvent imiter cette vertu, quelles que soient leurs cultures ou les circonstances. Les églises en Afrique d’aujourd’hui peuvent soutenir des missionnaires des manières suivantes :

  1. Créer un fond pour la mission :Le point de départ pour l’engagement de l’église locale dans la mission est la création d’un budget missionnaire et éventuellement la nomination d’un comité pour gérer les ressources.
  2. Décider qui va en bénéficier : Le comité, pour l’église locale et par la prière, devrait choisir un(e) missionnaire ou une agence missionnaire qui a besoin de soutien ou d’un acte de bonté. Cela peut impliquer l’offre de temps, de talents ou de ressources. L’argent n’est pas l’unique besoin dans la vie de missionnaires. En tant qu’église locale ou famille, vous avez plusieurs possibilités : rendre visite, acheter un cadeau, offrir un service, fournir des conseils ou de l’encouragement, faire un don, prier ou offrir un repas.
  3. Soutenir de manière régulière : Il est très difficile pour un missionnaire quand une église le traite avec dédain en ce qui concerne son soutien. Vous n’avez pas besoin d’attendre une lettre d’appel avant de faire un don.
  4. Mettre vos membres au défi : L’entreprise missionnaire n’est pas réservée à certains membres de l’église. C’est la responsabilité de tout le monde. L’information peut être donnée à l’assemblée par la promotion de la mission chaque année. À cette occasion, un culte du Dimanche peut être réservé pour recevoir des nouvelles de la mission mondiale et informer la congrégation sur les façons de s’impliquer activement.

Kehinde Ojo est Directeur de programmes pour le développement du soutien autochtone à IFES. Vous pouvez le contacter à kehinde.ojo@ifesworld.org

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