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À vous de jouer ! Prosper Isichei répond aux questions des jeunes qui ont un cœur pour la mission.

Prosper Isichei

Si un jeune se sent appelé en mission, qu’est-ce qui pourra l’aider à confirmer cet appel ?

Il est important d’ajouter à la prière et à la préparation les conseils de personnes spirituelles.

Dieu a placé au-dessus de vous des parents, des pasteurs, des responsables, des mentors et d’autres personnes. Lorsque le sentiment d’appel se transforme en conviction, il est bon de partager ce que vous ressentez avec une ou plusieurs de ces personnes. Elles pourront vous donner de la sagesse et des conseils qui affermiront votre conviction.

Pourquoi est-ce important de bénéficier du soutien d’une église locale ?

Lorsque vous entreprenez de vous engager en mission, ne minimisez jamais le rôle actif que vous pouvez jouer dans votre église locale. Dans un de nos projets de mobilisation pour la mission, un jeune responsable avait décidé de poursuivre son appel. Nous avions confirmé sa décision après avoir pris le temps de l’écouter et d’écouter le Seigneur, mais nous lui avons aussi demandé de retourner dans son église et d’en parler avec les responsables.

Dieu lui a accordé sa faveur : non seulement l’église a accepté sa décision, mais elle lui a aussi procuré une bourse en vue d’une formation théologique. Elle l’a ensuite aidé à commencer un travail au sein d’une communauté peu touchée par l’Évangile et ce travail continue de progresser en portant du fruit.

Il est aussi possible que votre église ne soit pas orientée vers la mission ou qu’elle soit rigide dans sa manière de participer à la mission et qu’elle ne soutienne donc pas votre appel. Mais votre église et votre famille (si elle est chrétienne) constitueront les bases de soutien les plus solides pour votre engagement missionnaire.

Quels sont les plus grands défis auxquels les jeunes doivent faire face pour s’engager en mission ? Comment peut-on les surmonter ?

Voici quelques défis principaux :

Vous-même – Votre ambition personnelle, vos intérêts et vos activités.

Les pressions – De la part de votre famille et de la société qui vous incitent à rechercher une meilleure vie.

Satan – Le diable ne vas pas cesser de s’attaquer aux jeunes parce qu’il connaît leur potentiel.

Les peurs – d’échouer, de la médiocrité et d’un avenir incertain.

Un sentiment de culpabilité/votre passé – Tant que nous ne sommes pas réconciliés avec notre passé et que nous n’avons pas accepté notre identité en Christ, le sentiment de culpabilité nous tourmentera et nous empêchera de suivre le Seigneur dans sa mission.

Les mauvais modèles et les mauvais conseillers – Nous pouvons nous laisser décourager en entendant les histoires de missionnaires qui ont travaillé dur pendant des années, apparemment sans résultat. Les conseils empoisonnés de missionnaires blessés peuvent aussi nous faire du mal.

Pour surmonter ces choses, il s’agit de déposer chaque jour sa vie à la croix. Déposez tout chaque jour à ses pieds : les peurs, les soucis, les fardeaux, le passé, la culpabilité, les conseils et les échecs. Recherchez la compagnie de ceux qui vous inspirent et vous encouragent pour la mission. Veillez à être constamment et radicalement engagé à suivre Christ, quel qu’en soit le prix, même si cela signifie mourir.

Comment une jeune fille peut-elle trouver sa place dans le ministère lorsqu’une très importante partie du travail est dirigée par des hommes ? Quels sont les défis particuliers auxquels elle doit faire face en répondant à l’appel de Dieu de Matthieu 28 ?

Les Écritures soutiennent le rôle des femmes en mission. En fait, c’était une femme qui avait été la première à proclamer la résurrection de Christ. William Booth, les missionnaires moraves, D.L. Moody, David Yonggi Cho et d’autres encore ont confirmé la valeur inestimable de leur rôle, de leur place et de leur puissance en mission. L’histoire nous rapporte aussi comment beaucoup de femmes ont eu un impact énorme sur la mission mondiale : Mère Teresa, Mary Slessor, Lottie Moon et Amy Carmichael, entre autres.

L’Afrique est encore une société à dominance masculine et l’Église est encore en train de se réveiller pour arriver à libérer la puissance des femmes. Une jeune femme appelée en mission pourra faire face au rejet, à des lois discriminant les femmes dans la proclamation de l’Évangile, à la résistance des familles, à des restrictions d’ordre culturel et à bien d’autres défis.

J’encourage chaque jeune femme appelée en mission à découvrir sa position en Christ dans les Écritures. Recherchez un groupe de femmes solides et assurées qui partagent votre appel en mission/au ministère pour être fortifiée par leur soutien. African Women in Missions (AWIM) est une initiative pour les femmes africaines en mission et un bon réseau de connexions pour donner du pouvoir aux femmes, pour les mobiliser et leur permettre de servir en mission. (www.maniafrica.com)

Est-ce important de trouver son partenaire de vie et de se marier avant de servir en mission ? Est-ce qu’une jeune femme célibataire sera prise au sérieux ?

Le mariage peut être une bénédiction et un avantage pour le ministère. Mais chaque missionnaire est un être complet, marié(e) ou non. L’obéissance à l’appel de Dieu ne devrait pas être assujettie au mariage. Le mariage devrait plutôt dépendre de facteurs tels que la maturité (émotionnelle et spirituelle) de l’homme comme de la femme, de leur indépendance financière, de la clarté de leur objectif, du besoin ou non d’avoir un(e) partenaire, de la permission et du consentement.

Les communautés africaines typiques acceptent le ministère d’un jeune pasteur ou d’un missionnaire, mais il est possible qu’elles s’opposent à des célibataires. Plus d’une fois, on ne m’a pas permis d’exercer un ministère parce qu’à l’époque je n’étais pas encore marié. Le mariage est perçu comme une source de dignité, de responsabilité, d’acceptation, de liberté pour atteindre les familles et bien d’autres avantages encore.

Les célibataires ne devraient pas être exclus de leur rôle dans l’accomplissement de l’ordre missionnaire de Dieu. Même s’il faut faire face à la pression de se marier, ce défi n’est pas insurmontable.

Est-ce vrai que les responsables chrétiens plus âgés perçoivent les générations plus jeunes comme une menace ? Comment de jeunes responsables peuvent-ils apporter des changements nécessaires avec grâce et sagesse ?

Les responsables âgés et qui manquent d’assurance perçoivent les jeunes responsables doués comme une menace et cela influence leurs rapports avec eux. Mais un jeune responsable manquant de tact et de respect, s’il est zélé, ambitieux et orgueilleux, deviendra effectivement une menace pour ses collègues plus âgés. La sagesse, les ressources, le soutien, les relations et la grâce des responsables plus âgés pourront être très utiles aux jeunes leaders pour les aider à remplir leur vocation. Il est donc particulièrement important de montrer de la grâce et de travailler à des relations saines avec les responsables plus âgés.

Les responsables plus âgés peuvent avoir l’habitude d’avoir un leadership hiérarchique tandis que la jeune génération aimerait voir un leadership inclusif. Les responsables plus âgés auront peut-être tendance à maintenir les traditions tandis que les jeunes lanceront un défi au statu quo et auront la flexibilité nécessaire pour innover. Ces réalités placent les jeunes leaders devant des choix difficiles, des obstacles et des dilemmes éthiques lorsqu’il s’agit d’initier des changements dans l’entreprise de la mission.

J’aimerais encourager tous ceux qui désirent avoir de bons rapports avec les responsables plus âgés – et profiter au maximum des grandes bénédictions qui les accompagnent – d’adopter les attitudes suivantes :

Faire confiance aux responsables plus âgés.

N’attendez pas qu’ils aient besoin de gagner votre confiance. Faites et refaites confiance jusqu’à ce que vous ayez la preuve qu’il ne fallait pas le faire. Si vous ne leur faites pas confiance, ils ne vous feront pas confiance. Et sans confiance, on ne peut pas avoir de relations profondes.

Les respecter. Respectez les responsables plus âgés qui se trouvent dans votre vie. Honorez-les explicitement. Respectez l’institution qui vous unit, et ayez du respect pour vousmême. Le respect construira le pont entre les générations.

Adopter l’attitude d’un apprenant. Jour après jour, nous sommes inondés d’informations et nos connaissances s’accroissent très rapidement. Ceci peut nous donner l’illusion d’être supérieurs à ceux dont la connaissance et les pratiques nous paraissent archaïques. Rappelez-vous que vous avez beaucoup à apprendre de l’expérience précieuse des responsables plus âgés.

Quel bon ou sage conseil avez-vous reçu d’un chrétien plus âgé au sujet du ministère ?

« Ce que l’on est précède ce que l’on fait ». Cela m’a été répété de différentes manières par plusieurs responsables âgés que Dieu a placés dans ma vie. Cela a eu un grand impact sur ma vie et sur mon ministère.

Prosper Nkechukwuaga Isichei est fondateur de Threshold Christian Network International (www.tcninternational. org), un ministère ayant pour but de mobiliser et d’équiper les jeunes pour répondre à l’ordre missionnaire.

Il est impliqué dans le ministère auprès des jeunes et la mobilisation pour la mission depuis 15 ans. À l’âge de 16 ans, il avait eu l’occasion de diriger un ministère/mouvement pour adolescents comprenant plus de 300 membres. À l’université, il était très impliqué dans le ministère parmi les étudiants au sein de NIFES, affilié à IFES, le plus grand mouvement pour étudiants. Il y servait à tous les niveaux et devint finalement président national adjoint des étudiants. Ensuite, il travailla pendant deux ans en tant que membre du personnel volontaire.

Prosper est un ministre du culte et a été pasteur pour la jeunesse de 2009-2014. En 2012, il est devenu le coordinateur pionnier du continent pour Emerging Leaders Network (ELN) sous l’ombrelle du Movement for Africa National Initiatives (MANI). Le premier objectif de l’ELN consiste à mobiliser de jeunes responsables africains pour devenir missionnaires sur leur continent. (maniafrica.com/network-facilitators/ emerging-leaders)

Prosper est marié avec Blessing Onyinyechi et ils ont un fils qui s’appelle Nathan Nissi.

PROSPER RECOMMANDE :

  • The Challenge of Missions (Oswald Sanders)
  • God’s Women Then and Now (Deborah M. Gill & Barbara Cavaness)
  • Out of the Comfort Zone (George Verwer)
  • Missions and You (Reuben Ezemadu)
  • Youth and Missions (Paul Borthwick)
  • The Distant Boat (DVD)
  • Conférences missionnaires et consultations (de tous niveaux)
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