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Les peuples du monde : Les « femmes invisibles » qui souffrent de fistule obstétricale

À quinze ans, Aïsha est mère, ce qui n’est pas rare dans son pays. À la différence des autres mères pourtant, elle ne connaît pas la joie de voir son bébé grandir et se développer. Au lieu de partager les étapes importantes de la vie de son fils avec son mari et son village, elle se retrouve seule et isolée.

Après l’accouchement, Aïsha a perdu le contrôle de la vessie. Elle sent mauvais. Cela rend désagréable sa proximité. Son mari l’a divorcée et son village ne veut rien avoir à faire avec elle non plus. Elle habite avec son fils dans une hutte délabrée en dehors du village où sa mère lui rend visite de temps en temps et lui apporte de la nourriture. Elle mène une vie solitaire, bannie d’une société qui normalement valorise la vie communautaire.

Aïsha fait partie de ce « peuple caché ». Ce n’est pas un groupe auquel on appartient dès la naissance, mais ses membres ont certains traits distinctifs en commun, surtout celui d’être invisible. Oubliée et marginalisée de sa communauté, Aïsha reste exclue de la vie qu’elle a tant aimée comme petite fille. Pourquoi en est-il ainsi ?

Aïsha a accouché avant que son corps ne soit suffisamment développé, son bassin pas assez large pour permettre le passage de la tête du bébé. Les tissus entre l’utérus et la vessie ont été endommagés, laissant un trou, une fistule obstétricale. Malheureusement, l’intervention chirurgicale dont elle a besoin n’est pas courante en Afrique subsaharienne.

Les fistules sont le résultat tragique de diverses pratiques et coutumes comme l’excision et les mariages précoces. Les différentes formes de fistules se produisent lorsque les femmes n’ont pas accès aux soins prénataux ou quand l’accouchement par césarienne n’est pas possible. Très souvent, ces femmes n’ont pas de moyen de transport pour se rendre à un centre médical.

Bien que les données concrètes soient difficiles à évaluer, le nombre de femmes invisibles, atteintes d’une fistule est important. Au Niger, par exemple, on estime à 625 nouveaux cas chaque année selon des recherches récentes, portant à près de 30 000 femmes les cas de fistule obstétricale, rien que dans ce pays.

Le traumatisme émotionnel d’être repoussées par leurs proches et chassées de leurs communautés peut être un fardeau douloureux à porter. La fistule n’est pas contagieuse, mais la stigmatisation ressemble à celle que subissent les victimes d’un virus mortel. Mises à l’écart et forcées de cacher leur état, ces femmes vivent chaque jour dans la souffrance et la peur constante.

Pourtant, ce ne sont pas toutes les femmes porteuses de fistule qui sont ostracisées comme Aïsha. Des stratégies d’adaptation leur permettent de gérer le problème des fuites urinaires et les mauvaises odeurs qui en résultent. Cela exige beaucoup d’efforts et de la vigilance, mais beaucoup de femmes réussissent à cacher leur problème pendant des années, souvent avec l’aide d’une ou deux autres personnes.

Les victimes de fistule ont désespérément besoin de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, qui les accueille dans sa famille et les aime comme ses enfants. Sa mort sacrificielle et sa résurrection font naître une nouvelle communauté où la crainte d’être rejeté n’existe plus. Jésus a choisi son Église pour incarner sa présence sur terre, offrant de la compassion et des soins à ce groupe marginalisé. Les centres médicaux missionnaires fournissent donc une gamme de services, comme la formation du personnel médical, les programmes préventifs, les réparations chirurgicales et les soins post-traumatiques.

Jésus-Christ nous appelle à voir ceux qui sont « invisibles » et à leur apporter son message d’espoir, par l’aide pratique ainsi que par les mots apaisants de sa vérité.

Demandez à Dieu de :

  • ouvrir les yeux de son Église pour voir ces femmes, ses enfants invisibles.
  • révéler aujourd’hui son grand amour et sa compassion à chaque femme atteinte de fistule.
  • encourager ceux qui cherchent à les servir, à les soigner et à leur donner de l’espoir.
  • fournir les ressources nécessaires pour réaliser les ministères envers ces femmes.