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Appelés à sortir de la barque

By Joshua Bogunjoko

Joshua Bogunjoko

À notre connaissance et selon ce récit, à part Jésus, Pierre est la seule personne à avoir jamais expérimenté le miracle de marcher sur l’eau. Les autres disciples sont restés dans la sécurité de la barque sur la mer démontée. Tout en observant ce miracle de Christ marchant sur l’eau, ils n’ont jamais essayé de sortir de la barque pour le vivre par eux-mêmes ; seul Pierre l’a fait, partageant ainsi cette expérience unique avec notre Sauveur.

On nous a dit que l’Afrique est un continent pauvre, et en fait, nous avons parfois trouvé pratique d’adopter une mentalité de pauvre, nous convaincant que nous avons si peu à donner et si peu à contribuer au restant du monde. Quand il s’agit de la mission mondiale, il se peut que nous nous considérions encore comme bénéficiaires plutôt que comme contributeurs, bien que notre Seigneur ait indiqué clairement qu’ « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir », comme Paul l’énonce en Actes 20.35. Il n’est pas encore bien compris, apparemment, que l’Afrique est actuellement le berceau de la plus importante population chrétienne évangélique du monde entier. Nous oublions le fait historique qu’un grand nombre des soi-disant pays riches qui, depuis bien des années, envoient des missionnaires et contribuent aux finances, ont été autrefois pauvres en comparaison avec l’Afrique d’aujourd’hui.

Selon l’histoire, au plus profond de la grande crise économique des années 30, Rowland Bingham, directeur de SIM, a demandé aux missionnaires en Afrique si, étant donné la conjoncture financière difficile, SIM devait arrêter l’envoi de nouveaux missionnaires. Leur réponse a été que SIM devait envoyer de plus en plus de missionnaires, en dépit des circonstances actuelles : c’était comme marcher sur l’eau au milieu de la tempête.

Les circonstances naturelles s’opposaient à la continuation de l’expansion missionnaire. L’instinct humain était de jouer la carte de la sécurité, en restant au port pour conserver ce que nous avions et éviter de prendre des risques. Mais SIM a pris des risques, parce que nous connaissions Celui qui nous appelait, nous invitait à venir. La Mission est sortie sur les eaux tumultueuses de l’incertitude. Résultat : nous n’avons jamais cessé de trouver, durant toute la grande crise économique, les ressources nécessaires pour envoyer de nouveaux missionnaires.

« Viens ! » est une invitation à nous engager, une invitation à Lui faire confiance, une invitation à agir. De plus, c’est une invitation à découvrir une nouvelle dimension de la Personne du Seigneur. Aussi longtemps que Pierre a gardé son regard fixé sur Jésus, tout a bien été. Mais dès le moment où il a dirigé ses yeux vers la mer tumultueuse, il a commencé à couler. Les conditions n’ont jamais changé ; mais par contre, le centre d’attention de Pierre, lui, avait changé.

Les conditions économiques ne constituent pas un obstacle à l’Évangile, mais le peuple de Dieu peut le devenir. Rester dans la sécurité de la barque lorsque Christ nous invite à aller là où il marche déjà sur l’eau nous empêche d’expérimenter pleinement sa Personne. Fixer notre regard sur la tempête, plutôt que sur le Seigneur des Seigneurs, nous donnera l’impression de couler. Nous sommes appelés à sortir de la barque même face aux incertitudes et aux doutes, nous sommes invités à venir même quand nous avons des craintes. La sécurité ne se trouve pas dans la barque ; la sécurité se trouve en Jésus.

Si jamais, étant sorti de la barque par obéissance, nous commençons à couler à cause du doute, le Seigneur sera là pour nous tenir les mains avec une douce réprimande : « Pourquoi avez-vous douté ? » Tant que nous ne sortons pas de la barque, nous ne pouvons pas découvrir qui est Jésus en pleine mer au milieu de la tempête.

Il est temps de déplacer notre regard des vagues de nos besoins économiques et personnels et de la tempête de nos circonstances politiques et familiales. Il est temps de nous mettre debout – même dans une barque instable – et de crier : « Seigneur… invite-moi à venir à Toi ». Il est temps de relever le défi et franchir les obstacles pour aller vers ceux qui autrement vivront et mourront sans la Bonne Nouvelle de notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ.

Rév. Dr Joshua Bogunjoko Directeur international, SIM