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Ça commense par le Pasteur…

Philip Kofi Tutu

Rev. Philip Kofi Tutu

Ceuvrer au sein de groupes de gens où Christ est le moins connu est essentiel pour susciter une passion pour la mission chez les pasteurs et les responsables d’église. On dit qu’il est très difficile d’avoir un fardeau pour les non-croyants sans avoir vécu une « sainte insatisfaction » et cela n’arrive que lorsque nous nous retrouvons là où ce sentiment peut être ressenti, là où notre cœur sera brisé pour les âmes perdues, autant les oubliées que les rejetées.

En 1981, au début de mon ministère pastoral à temps plein, mon église m’a envoyé servir auprès du peuple Dangme, dans le Sud du Ghana, près de l’estuaire du fleuve Volta. C’est à ce moment-là que j’ai découvert l’essence de la mission.

Honnêtement, c’était un véritable défi, un début si éprouvant que j’imaginais mal m’y rendre avec une épouse. Les croyances vaudous tenaient la population captive, à tel point que de parler contre leurs dieux et leurs idoles signifiait menaces et attaques. Toutefois, la bonté et la protection de Dieu nous suivaient pas à pas. Pas moins de sept églises ont été implantées au sein du peuple Dangme et cette expérience a créé en moi la passion de voir mon travail de pasteur refléter le cœur missionnaire de Dieu. Dix ans après avoir débuté cette œuvre pastorale, c’était bon d’y voir la présence de Dieu.

De retour dans la capitale, nous nous sommes consacrés au ministère urbain pendant deux ans. Mon expérience chez les Dangmes m’avait appris qu’aucune église n’irait de l’avant sans une vision missionnaire. J’étais donc déterminé à ce que chaque pasteur participe à un voyage missionnaire, auquel devaient absolument se joindre les anciens de l’église. Chaque participant en revient béni et émerveillé, avec une panoplie d’histoires en poche à raconter aux membres de l’église locale afin de les motiver à s’impliquer à leur tour !

En 1993, je me suis joint au ministère Gospel Recordings (Enregistrements de l’Évangile), qui utilise des cassettes audio, des tableaux à feuilles et des livres imagés afin d’apporter l’Évangile auprès des gens qui ne connaissent pas Jésus-Christ. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à collaborer avec SIM dans le Nord du Ghana, auprès de diverses communautés. Aujourd’hui, je travaille avec International Christian Ministries (Ministères chrétiens internationaux), consacrant mon temps à la formation de pasteurs et de responsables d’églises, les inspirant à s’impliquer dans la mission. J’occupe également le rôle de directeur de l’organisation Walk Thru the Bible (Traverser la Bible) pour le Ghana et l’Afrique, ce qui signifie que j’ai là une occasion inouïe de partager ma passion pour la mission avec les pasteurs.

Amis pasteurs, donnez l’exemple, prenez l’initiative !

Partager la vision missionnaire, c’est d’abord le travail du pasteur. Après tout, si tu crois en quelque chose mais que tu n’en parles à personne, il y a un problème. Il se peut que de nombreux obstacles surgissent dans la tête des gens. Ça peut être la tradition : « Ce n’est pas comme ça qu’on fait », ou encore la mentalité : « nous ne sommes pas prêts pour cela », la position de la dénomination : « C’est contre la politique de l’église » ou encore les obstacles politiques : « C’est peut-être dangereux ! ».

Quand les églises sont passionnées pour la mission, tout change ! Leur vie de prière est transformée et chacun commence à tourner son regard sur le monde, au lieu d’être tout simplement centré sur soi… Ils voient les besoins des gens qui les entourent et leur cœur s’ouvre. Ces églises sont alors plus disposées à envoyer des ouvriers au champ missionnaire et à partager leur argent pour l’œuvre de notre Dieu !

L’Église africaine possède une force interne : certaines de nos plus grandes et plus solides congrégations n’ont jamais reçu de soutien de l’extérieur. Il est donc possible d’encourager d’autres églises : une église soutenue localement peut être établie n’importe où.

Ceci dit, l’Occident a cependant envoyé de nombreux missionnaires afin que nous puissions entendre le message de l’Évangile. L’heure est venue de donner à notre tour en tendant la main à tous ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ. L’Afrique n’aurait pas entendu parler de la Bonne Nouvelle sans que plusieurs aient été prêts à en payer le prix. Préparons-nous à abandonner notre confort et à prendre des risques pour la cause de l’Évangile. N’oublions jamais que nous servons un Dieu missionnaire et que son cœur bat au rythme de la mission. (Genèse 3, Ésaïe 6, Jean 3.16)

Se tourner vers les âmes perdues a certainement un prix : votre temps, votre argent et peut-être même votre vie. Le coût en est très élevé, mais si Jésus était prêt à tout donner, nous nous devons de suivre son exemple. Chers pasteurs, je vous encourage à prendre l’initiative de développer des églises en bonne santé passionnées par la mission mondiale.

Le révérend Philip Kofi Tutu est le directeur exécutif des International Christian Ministries, en plus d’être président du conseil d’administration de SIM Ghana et pasteur associé d’une église des Assemblées de Dieu de Madina, dans la ville d’Accra au Ghana. En exerçant ses diverses fonctions, il a régulièrement l’occasion d’enseigner et d’encourager des groupes de pasteurs sur l’évangélisation et la mission. Philip et sa femme Janet sont parents de cinq enfants, aujourd’hui âgés entre 32 et 15 ans.

Se tourner vers les âmes perdues a certainement un prix : votre temps, votre argent et peut-être même votre vie.

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